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journal de bord de "Pampero" 4-17 août 2001 - Suite...

 

De nombreuses embarcations de tous styles visitent Cala galdana...

Jour 8. Cala Santandria -cala Trebeluja 17.6 miles  
Notre destination initiale était cala Macarella, mais surprise la crique est l'objet d'une intense agitation. Un chalutier ferme l'entrée de la cale en essayant de tirer par le mat un voilier immergé jusqu'aux barres de flèche.  Nous ne saurons pas ce qui a provoqué le naufrage, mais le guide du SHOM signale une roche affleurante a cet endroit...  Nous continuons donc jusqu'au mouillage suivant, la vaste cala Galdana, où nous mouillons face à l'hôtel, qu'on doit ranger dans la catégorie "insulte au paysage", mais bon en tournant la tête...  
En fait la principale nuisance est sonore et est due aux bateaux chargés de touristes dont le guide commente les lieux en anglais ou en allemand au travers de puissants haut-parleurs. 
Après le repas nous reprenons  la mer vers l'Ouest à la recherche d'une cale un peu plus sauvage, mais rien à faire... Comme Cala Macarella toutes sont bondées et visitées par les bateaux de promenade en mer. Du coup nous rebroussons chemin  jusqu'à Cala Trebeluja, où là miraculeusement il reste de la place. L'endroit est sympa et a le gros avantage de n'être pas visité par les "trimbale-couillons".
Le mouillage de cala Trebeluja est plus calme que ses voisins... Cala Trebeluja, assez tranquile même au mois d'août...De l'utilité du moteur d'annexe...

 

La baie de Pollensa

Jour 9. Cala Trebeluja - Puerto de Pollensa 42.5 miles 
La traversée Minorque-Majorque se fait dans des conditions quasi idéales avec une jolie brise de Nord, qui nous vaut une allure de largue bien agréable et une mer belle. A mi-chemin un groupe de dauphins croise notre route, ce seront malheureusement les seuls que nous apercevrons. Nous sommes dimanche, et le nombre de bateaux présents en baie de Pollensa contraste singulièrement avec le petit nombre de bateaux que nous avons rencontrés au large. Nous arrivons à Pollensa sur le coup des 14h; Il faut faire les pleins pour la traversée retour et la station de carburant n'ouvre qu'à 15h30... En attendant j'appelle le port sur le canal 9 de la VHF... "pas de place" nous dit-on sèchement... La baie peu profonde offre certes de nombreuses possibilités de mouillage, mais après plusieurs jours à l'ancre, la douche eût été appréciée... 
La station ouvre vers les 16h et le pompiste nous indique le quai ou nous pourrons remplir la réserve d'eau. Nous n'avons pas l'adaptateur correct pour notre tuyau, mais notre voisin hollandais sympa nous prête le sien. "Pas de problème" pour rester ici nous dit-il dans un excellent français... "Tout le quai est libre et vous n'avez que l'embarras du choix.... C'est le club nautique qui vous a répondu sur le canal 9... Ici c'est le port "public" et il y a de la place... vous auriez dû appeler sur le canal 8".  
Effectivement il y a de la place... et pour la modique somme de 1600 pesetas, nous pouvons rester à quai, et bénéficier des sanitaires... Certes l'eau douce est un peu salée (on s'en apercevra au goût du café le lendemain), mais bon après plusieurs jours au mouillage on apprécie néanmoins le dessalage relatif...

Le cap Formentor au lever du jour.
Mer d'huile et soleil de plomb. L'annexe en guise de parasol...

Jour 10. Pollensa  - Arenys de Mar 110.5 miles 
Le jour se lève à peine quand nous doublons le cap Formentor et ses impressionnantes falaises. Au moteur, car le vent est quasi nul. A mi-journée le vent est toujours aussi faible, et la mer d'huile, mais après la traversée aller nul ne songerait à se plaindre du bruit du diesel. Avec le pilote auto, il ne reste qu'à somnoler, et tenter de pêcher... Mais sans succès, nous ne verrons pas la queue d'un maquereau,  pas même celle des filets a la moutarde en boîte que nous ouvrons pour nous venger sauvagement, vu que les pauvres bêtes en sont dépourvues depuis un moment déjà... 
Les premières heures nous avons fait route sur Barcelone, mais en dépit de la "haute saison" et d'une route qui devrait être des plus fréquentées, le nombre de bateaux aperçus ne dépasse pas la capacité des doigts d'une main...  
En milieu d'après-midi nous infléchissons notre route sur Arenys de Mar. Les quelques miles de traversée  en plus, nous feront toujours gagner quelques dizaines de miles sur la longue remontée de la Costa-Brava... Les côtes Catalanes apparaissent en fin d'après midi, rapidement suivies par le phare et les lumières de Barcelone. 
Le vent de secteur Sud à quant à lui fait son apparition en soirée, et il fraîchit graduellement. En dépit de l'indication des cartes, il faut approcher à moins d'un mile pour voir enfin le feu vert de la digue sud (4 miles d'après la carte), quant au feu rouge de la digue Nord (3 miles d'après la carte) il ne se voit qu'une fois passée la digue Sud... Mais peu importe le GPS est là ! 
Malgré l'heure tardive (1h du matin) il y a quelqu'un du club nautique pour nous guider jusqu'à un emplacement libre. Ici  les prix pratiqués par le club nautique s'avéreront raisonnables.
Jour 11 Arenys de Mar - Estartit 48.4 miles 
Cette fois les dieux des vents sont avec nous, nous allons vers le Nord et une bonne brise souffle de secteur sud. Avec près de sept noeuds de moyenne il ne nous faudra que sept heures pour couvrir les quarante neuf miles et atteindre Estartit.  Seul le passage du cap Bagur nous vaudra une mer un peu agitée, mais au portant ça n'est pas un problème. 
Avec l'expérience acquise des ports espagnols, arrivés a Estartit nous nous glissons sans rien demander dans une place le long de la digue Sud... Là, il y a une pancarte qui indique "puerto de la Generalitat de Catalunya"... Personne sur le quai, mais d'après nos voisins ces places sont bien pour les bateaux de passage.  On ne verra d'ailleurs pas le fonctionnaire préposé, ce qui nous vaudra une nuit gratuite à quai (juste retour des choses!). Nous sommes mardi et bien qu'il  ne reste qu'une cinquantaine de miles à couvrir pour rejoindre Saint-Cyprien vendredi, nous savons qu'il reste à franchir le cap Creus... Fort heureusement la météo est clémente pour les jours à venir.
Le barreur n'est pas toujours électrique... Jour 12. Estartit - Ampuriabrava 16 miles 
Le vent souffle toujours de Sud... la traversée de la baie de Rosas ne pose aucun problème. Nous entrons dans le port de Rosas, mais les quelques places disponibles sont déjà occupées... A contrecoeur il faut aller à Ampuriabrava. 
Le vent de Sud lève un fort ressac dans le fond de la baie, et dans ces conditions l'entrée de la Marina parait bien étroite... D'autant plus étroite que le trafic d'engins motorisés de toute nature est intense dans les deux sens, et à fortiori parce qu'une majorité de ceux-ci semble tout ignorer des règles de courtoisie, des priorités et des limitations de vitesse...  Bienvenue au royaume des beaufs !  Notre stratégie portuaire ayant fait ses preuves, nous cherchons les pavillons français pour identifier les places pour les bateaux de passage et nous glisser dans la première disponible. Pas plus qu'à Estartit personne ne nous demandera quoi que se soit, et nous pourrons quitter la marina sans avoir déboursé un Pesetas... D'autant plus facilement que notre voisin de ponton nous a spontanément donné le digicode qui ferme l'accès au quai... Dans la soirée il nous raconte son expérience mouvementée de mouillage à Puerto de la Selva, où quelques jours auparavant, il a sauvé son bateau in extremis en coupant sa ligne de mouillage, suite à un dérapage collectif dans l'avant-port... quitte pour une belle frayeur et le coût d'un remorquage par un chalutier...

 
 
 
 

Cadaques après les grains...

Jour 13 Ampuriabrava - Port-Vendres  32 miles 
Bon il est là à deux pas ce redouté cap Creus... Mais ça commence mal, le vent souffle de secteur Nord assez fort et l'annexe qui nous a pourtant suivi pendant plus de 300 miles sans rechigner a cette fois des velléités de retournement. "Vent localement fort sous grains orageux" a prédit la météo du matin... En effet!  Nous naviguons au plus près de la côte pour bénéficier d'une mer pas trop creusée, et nous nous réfugions en baie de Cadaques... Le temps d'en faire le tour et passer l'île de Port-Lligat à la recherche d'un mouillage d'attente, les grains sont heureusement passés, et le vent est tombé. Cette fois-ci on peut passer sans difficulté, et après un changement d'amure nous mettons, au près, cap sur Beart et Port-Vendres. 
L'accueil à Port-Vendres est sympathique: les gens du bureau "plaisance" se précipitent  pour prendre les amarres, en distillant des plaisanteries avec un sourire qui fait plaisir. Nous pouvons rester au quai du commerce, si on le souhaite (c'est moins cher)...  Certes, un cargo est attendu pour le lendemain, mais il reste suffisamment de place pour les plaisanciers. Seul inconvénient de ce quai, les pneus démesurés qui protègent le quai ne sont pas vraiment adaptés aux voiliers et ont la fâcheuse tendance à noircir tout ce qu'ils touchent en commençant par les pare-battages et les coques blanches par contrecoup...  Un voisin nous montre une combine à base de sac poubelle... pas esthétique, mais ça marche...  Malgré  ces petits désagréments, et après Ampuriabrava, Port-Vendres nous parait un endroit sympathique et vivant, doté d'une âme... Un vrai port, quoi!
Le cap Creus par temps calme... Port-vendres: Pampero au quai du commerce.Port-vendres: Un port avec une âme...A l'aube du dernier jour...
Le skipper, après 2 semaines de mer... Jour 14 Port-Vendres - Saint-Cyprien 7.5 miles 
La manoeuvre du cargo (chinois) nous a tiré de nos couchettes à l'aube: l'évitage d'un cargo de cette taille dans l'avant-port qui dépasse à peine ses dimensions est quelque chose d'impressionnant … Le cargo à quai nous replongeons dans nos couchettes.  
Pas grand chose à dire sur ce dernier jour de navigation, si ce n'est que nous tardons à quitter Port-Vendres ou l'on se sent si bien... Une heure et demie pour faire les 7.5 miles qui restent et c'est déjà fini... Il reste à vider nos affaires, les excédents de provision et nettoyer le bateau...  
La météo annonce un coup de Tramontane pour le lendemain... mais malheureusement celui-la ne nous concerne plus!
Enseignements, tuyaux, waypoints et liens...